Le film "3 km jusqu'à la fin du monde" d'Emanuel Pârvu est une œuvre poignante et glaçante qui dresse un constat accablant sur l'homophobie dans la ruralité roumaine. L'histoire se déroule dans un village isolé où la communauté est profondément ancrée dans ses traditions et ses croyances, et où l'homosexualité est considérée comme une faute grave. Le film montre comment une victime de violence devient soudainement coupable aux yeux de la société, simplement à cause de son orientation sexuelle, et comment la pression sociale et l'influence de l'Église renforcent cet isolement. La réalisation est sobre et efficace, avec une photographie magnifique qui contraste avec la dureté de l'intrigue, et les acteurs offrent des performances nuancées et crédibles. Le film est un réquisitoire contre l'obscurantisme et la violence homophobe, et il met en lumière la dureté de la réalité sociale dans ces communautés traditionnelles, où la différence est considérée comme une faute et où la résistance au changement est profonde. Globalement, "3 km jusqu'à la fin du monde" est un film puissant et intense qui laisse un goût amer, mais qui est nécessaire pour faire prendre conscience de l'importance de la tolérance et de l'acceptation.