Le film "Santiago 73, Post Mortem" de Pablo Larraín est une œuvre complexe et dérangeante qui mêle tragédie, humour noir et onirisme pour dépeindre la vie d'un homme ordinaire, Mario, au moment où le Chili bascule vers la dictature. La caméra suivant les pas de Mario, interprété par Alfredo Castro, révèle un personnage fade et effacé, spectateur de sa propre vie, qui se retrouve recruté par l'armée pour travailler à la morgue. Les dialogues rares et l'absence d'expressivité corporelle de Mario créent une atmosphère oppressante et dérangeante, renforcée par la photographie glaçante et les plans fixes qui fragmentent les corps. Le film explore les thèmes de la dépression, de l'indifférence et de la résignation, mettant en lumière la distance entre les élites politiques et le peuple, ainsi que les failles des divisions idéologiques. Certains spectateurs ont trouvé le film passionnant et digne d'un Ettore Scola ou d'un Fassbinder, tandis que d'autres l'ont jugé ennuyeux et décevant, notamment en raison de son rythme lent et de son manque d'action. La fin du film, en particulier, a été trouvée aberrante et incompréhensible par certains. Malgré ces critiques négatives, "Santiago 73, Post Mortem" reste un film qui captive par sa beauté formelle et sa capacité à créer une ambiance ouatée et cotonneuse, tout en abordant des thèmes profonds et complexes.