Le film "Hanna K." de Costa-Gavras aborde le conflit israélo-palestinien avec une subtilité et une délicatesse qui sont louables, même si le résultat final est mitigé. Le scénario, qui suit le parcours d'une avocate américaine juive défendant un client palestinien à Jérusalem, est honorable sans être réellement intéressant, avec une seule scène qui résume mieux que tout le reste de l'œuvre la difficulté du problème abordé. La réalisation est parfois maladroite, mais la présence de Jill Clayburgh, qui incarne une héroïne complexe et attachante, est un point fort du film. Malgré son intelligence et son honnêteté, le film perd sa magie à cause d'une rupture de ton mal venue, notamment dans la séquence finale, et l'on éprouve un sentiment d'inachevé, comme si le réalisateur n'avait pas été au bout de sa pensée. Cependant, le film est passionnant et beau, et l'héroïne est superbe, ce qui en fait un long-métrage qui a su bien vieillir et qui mériterait une réelle reconnaissance en tant que tel. La tragédie et la complexité du conflit israélo-palestinien sont bien saisies, et le film vaut la peine d'être vu, notamment pour ceux qui ne connaissent qu'un côté du conflit, même si l'on doit reconnaître que le film n'est pas exempt de faiblesses.