Le premier long-métrage d'Eric Rohmer, "Le Signe du Lion", est un film surprenant et attachant qui démythifie la vie de bohème à travers l'histoire de Pierre Wesserlin, un musicien oisif qui sombre dans la déchéance. Le film alterne entre des scènes poétiques et graves, montrant le personnage à la rue, cherchant à survivre dans une ville indifférente. La mise en scène est maîtrisée, avec des plans originaux et réalistes qui plongent le spectateur dans l'univers du film. La symbolique malicieuse de certains plans, tels que le passage répété devant le Panthéon, est associée à des scènes plus prosaïques, montrant la déchéance du personnage. Le film est une réflexion subtile sur l'errance, la solitude et l'absence de solidarité dans la société contemporaine, et propose une parabole de la grandeur et de la petitesse de l'être humain. Avec ses vues magnifiques de Paris dans les années 60, le film est un chef-d'œuvre de maîtrise et de poésie qui mérite d'être vu, même si son rythme lent peut décontenancer certains spectateurs.