Le film "Journal d'une femme de chambre" de Benoît Jacquot est une adaptation fidèle et convaincante du roman d'Octave Mirbeau, qui dénonce la servitude et la bourgeoisie rancie du XIXe siècle. Le film est porté par une excellente interprétation de Léa Seydoux, qui incarne avec justesse et sensibilité le personnage de Célestine, une jeune femme de chambre rebelle et insolente. La réalisation de Jacquot est également louable, avec des dialogues acérés et une mise en scène qui évoque les tableaux de grands maîtres tels que Renoir et Van Gogh. Cependant, certains spectateurs ont trouvé le film désordonné, plat et ennuyeux, avec des acteurs qui n'articulent pas clairement et une intrigue qui manque de punch. La fin du film a également été jugée abrupte et décevante par certains. Malgré ces réserves, le film reste une belle chronique sociale qui dénonce les inégalités entre les sexes et les classes sociales, et qui offre une réflexion sur la condition de la femme à la fin du XIXe siècle. Les décors et les costumes sont également dignes de mention, avec une reconstitution soignée de l'intérieur bourgeois de l'époque. En somme, le film est une œuvre à la fois belle et dérangeante, qui mérite d'être vue pour sa portée historique et sociale.