Le film "Le Narcisse noir" présente une dualité fascinante entre sa beauté visuelle et son exploration de thèmes profonds. D'une part, la photographie de Jack Cardiff, utilisant le Technicolor, offre une palette de couleurs vibrantes et lumineuses qui mettent en valeur les décors et les paysages de l'Himalaya, créant une ambiance envoûtante. Les plans de caméra et la lumière ajoutent à cette esthétique, faisant apparaître le film comme une série de tableaux vivants. D'autre part, l'histoire explore les tourments intérieurs et les désirs enfouis des personnages, notamment des nonnes qui tentent de créer un couvent dans un ancien harem, ce qui les amène à confronter leurs pulsions et leurs croyances. Malgré cette promesse, certains spectateurs estiment que le scénario manque de profondeur et que les personnages sont parfois trop caricaturaux, notamment dans leur représentation de la vie monastique et des relations entre les nonnes. La description des mœurs indigènes est également jugée condescendante, ce qui peut détonner avec la beauté et la sensibilité de l'œuvre. En dépit de ces réserves, "Le Narcisse noir" reste un film à découvrir pour son esthétique visuelle, son exploration de thèmes complexes et son ambiance singulière, même si son scénario et certains aspects de sa réalisation peuvent paraître désuets ou peu convaincants à certains égards.