Le film "Le Ruisseau, le Pré vert et le Doux Visage" de Yousry Nasrallah est un véritable festin pour les sens, avec ses couleurs vives, ses nourritures plantureuses et ses chansons et danses orientales. C'est un héritier des grandes comédies musicales du cinéma égyptien des années 50 et 60, qui nous transporte dans un village exotique et délicat, où les personnages se mélangent et se côtoient dans un jeu de montré-caché permanent. Le film est une célébration de la vie, de l'amour et de la liberté, avec des femmes qui prennent leur place au centre de l'histoire, mais il est également une critique de la société égyptienne, avec ses interdits religieux et sa corruption endémique. Malgré quelques longueurs et une intrigue parfois compliquée, le film est un régal pour les yeux et les oreilles, avec des acteurs qui surjouent juste ce qu'il faut pour ce genre de film. C'est un pied-de-nez audacieux à la censure, un hymne à la nourriture, à l'amour, à la musique et à la danse, qui nous fait danser au rythme de la pop égyptienne. Le film est une invitation à chasser les idées sombres et à célébrer la joie de vivre, avec un message qui dépasse les frontières culturelles et nous parle de l'importance de la liberté et de la résistance face à l'oppression.