Le film "Profession du père" de Jean-Pierre Améris, adapté du roman de Sorj Chalandon, présente un portrait déchirant d'un père mythomane et violent, incarné par Benoît Poelvoorde, qui exerce une emprise dévastatrice sur son fils de 11 ans, joué par Jules Lefebvre. La mère, interprétée par Audrey Dana, est une figure soumise et effacée, qui peine à protéger son fils de la folie de son mari. Le film explore avec tact et sensibilité les thèmes de la manipulation, de la violence psychologique et de la responsabilité parentale, dans un contexte historique marqué par la guerre d'Algérie et les troubles sociaux des années 60. Les performances des acteurs sont excellentes, avec Benoît Poelvoorde qui livre une interprétation complexe et nuancée du père, tandis que Jules Lefebvre et Audrey Dana apportent une profondeur émouvante à leurs personnages. Malgré quelques critiques sur la longueur et la direction artistique du film, "Profession du père" est un drame poignant et troublant qui laisse une marque durable sur le spectateur. La fin, particulièrement, est glaçante, avec la révélation de la mère qui, 25 ans après, avoue n'avoir rien dit pour protéger son fils, soulignant ainsi la complexité et la gravité de la situation. Au-delà de l'histoire personnelle, le film soulève des questions plus larges sur la toxicité des relations familiales et les conséquences à long terme de la violence psychologique et physique.