"La Jeune Femme à l'aiguille" de Magnus von Horn est un film à la beauté formelle indéniable, qui plonge le spectateur dans un monde sombre et glauque, à la limite du supportable. L'histoire, située à Copenhague en 1918, suit Karoline, une jeune ouvrière enceinte, qui croise la route de Dagmar, dirigeante d'une agence d'adoption clandestine, et se retrouve entraînée dans un monde de misère, de désespoir et d'horreur. Le film est caractérisé par une atmosphère lourde et angoissante, renforcée par une photographie en noir et blanc sublime et une bande-son angoissante. Les actrices, notamment Trine Dyrholm et Victoria Carmen Sonne, offrent des performances éblouissantes. Le film est une réflexion sur les conséquences psychologiques et sociales de la guerre, les luttes féminines et la condition de la femme à cette époque. Malgré son caractère difficile et parfois choquant, le film est une expérience de cinéma intense et prenante, qui captive et émeut le spectateur. La forme et le fond du film sont maîtrisés, offrant une œuvre d'une beauté rare, mais également d'une âpreté particulière, qui rend le visionnage un tant soit peu difficile.