Le "Conte de Printemps" d'Éric Rohmer, premier opus du cycle des "Contes des quatre saisons", offre une exploration nuancée des relations humaines, de l'amour et de la philosophie. Les personnages, bien que dépourvus de profondeur psychologique, exercent une certaine séduction grâce à leur présence et aux dialogues cérébraux qui animent le film. L'histoire, qui met en scène une mosaïque de personnages aux profils variés, incluant une jeune fille jalouse de l'escapade sentimentale de son père et une enseignante de philosophie aux idées claires, est moins préoccupée par la progression narrative que par la contemplation des rapports humains ordinaires. La diversité des thèmes évoqués, tels que la séduction, la relation conjugale et filiale, s'inscrit dans un cadre romantique intellectuel, où les dialogues, bien que parfois jugés ampoulés ou trop théâtralisés, constituent l'ossature du récit. Malgré certaines critiques concernant le manque d'ampleur du scénario, l'absence de charisme de certains acteurs ou la lenteur de l'intrigue, le film conserve une certaine élégance et une finesse dans sa manière de capturer les moments fugaces de la vie, caractéristiques du style rohmérien.