Le Cheval de Turin, le dernier film de Béla Tarr, divise les critiques entre ceux qui y voient un chef-d'œuvre cinématographique et ceux qui le considèrent comme un exercice d'ennui. Le film, qui relate six journées de la vie d'un père et de sa fille dans une ferme isolée, est caractérisé par sa lenteur, son absence de dialogues et son utilisation de plans séquences longs et répétitifs. Pour certains, cette approche constitue une expérience cinématographique unique, hypnotique et bouleversante, qui plonge le spectateur dans un univers apocalyptique où la fin du monde est anunciée par la répétition des mêmes gestes et la dégradation de la condition humaine. D'autres, en revanche, trouvent le film éprouvant, radical et difficile à suivre, critiquant la prétention de Tarr et la répétition des scènes qui, selon eux, ne parviennent pas à créer une réelle tension émotionnelle. Malgré ces divergences, le film est reconnu pour sa beauté visuelle, son atmosphère pesante et sa capacité à susciter une réflexion profonde sur la condition humaine et la fin du monde. En somme, Le Cheval de Turin est un film qui défie les conventions cinématographiques et oblige le spectateur à se confronter à ses propres limites et à la vacuité existentielle, ce qui en fait une œuvre à la fois fascinante et dérangeante.