La Route des Indes, dernier film de David Lean, est une œuvre complexe qui explore le choc des cultures dans l'Inde coloniale des années 1920. Le film alterne entre des passages grandioses et des scènes plus intimes, créant un contraste saisissant entre la beauté des paysages et la dureté de la répression coloniale. Les personnages sont nuancés, avec des acteurs qui donnent des performances convaincantes, à l'exception notable d'Alec Guinness, qui semble mal à l'aise dans son rôle de professeur indien. Le scénario est intelligent et évoque le début de l'indépendantisme en Inde, mais le film peine à trouver un équilibre entre son ambition et sa réalisation. La musique de Maurice Jarre est belle, mais parfois inexistante, et la photographie est sublime, avec des cadrages et des couleurs qui capturent la essence de l'Inde. Malgré quelques longueurs et des choix de casting discutables, le film est un plaidoyer contre l'impérialisme et une réflexion sur les valeurs humaines, ce qui en fait une œuvre intéressante, même si elle ne peut pas être considérée comme l'un des meilleurs films de David Lean.