"La vie d'O'haru, femme galante" est un film poignant et captivant réalisé par Kenji Mizoguchi, qui plonge le spectateur dans le Japon médiéval pour suivre le parcours tragique d'O'haru, une femme issue de la noblesse tombée en disgrâce. La performance de Kinuyo Tanaka est profondément touchante, illustrant la descente inexorable d'une femme au sein d'une société impitoyable où l'amour est banni et la survie un combat de chaque instant. Le film est une réflexion sur l'injustice et la résilience humaine face aux adversités d'une structure patriarcale rigide, avec une mise en scène délicate et une photographie soignée. La dénonciation de la condition féminine est ici très précise, montrant comment les femmes sont traitées comme des marchandises et ravales au rang d'esclave ou de prostituée. Le film, qui a reçu un Ours d'argent à Berlin, est considéré comme un chef-d'œuvre du cinéma japonais, avec une beauté poétique et une mélancolie qui le rendent inoubliable. La composition du plan, les mouvements de caméra, le montage, la photographie et la musique sont tous parfaits, faisant de ce film un diamant brut du cinéma japonais qui interroge avec acuité la condition féminine.