À nos amours

Le premier film de Maurice Pialat s'appelait L'amour existe. Suzanne le cherche mais ne le trouve pas. Elle dit avoir "le cœur sec". "Tu crois aimer et puis en fait tu attends seulement qu'on t'aime", lui dit son père. La faute à qui, à quoi ? À sa mère hystérique, à son frère abusif, à son père démissionnaire, à une liberté sexuelle dont elle use en toute innocence ? Après tout, son désarroi n'est peut-être que celui de l'adolescence... L'essentiel n'est pas dans l'histoire mais dans le ton. Maurice Pialat filme à cœur ouvert, taille dans le vif, pousse les personnages au bout de leur vérité. Les claques font mal mais la tendresse jaillit aussi, à nous couper le souffle – voir la scène où le père confie à sa fille qu'il va partir, instant de complicité volé à la nuit. Le père, c'est Maurice Pialat, qui fut acteur (et peintre) avant de passer à la réalisation. En face de ce paternel qui prend beaucoup de place, même quand il est absent, il y a Sandrine Bonnaire, la "révélation" de ce film tourné en 1983. Elle confirmera plus tard son immense talent, chez Pialat entre autres (Sous le soleil de Satan). En attendant, c'est elle l'aplomb, le sourire, la fraîcheur, le désespoir d'À nos amours.

DE : Maurice Pialat

AVEC : Sandrine Bonnaire , Evelyne Ker , Pierre-Loup Rajot

GENRES : Drame

Film de 1983

Durée : 1h 35min

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Public

7.2

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🎬 Regards sur À nos amours

Le film "A nos amours" de Maurice Pialat divise les critiques, qui ont des opinions divergentes sur sa qualité et son impact. Certains considèrent ce film comme un chef-d'œuvre, louant la performance de Sandrine Bonnaire, qui incarne avec justesse et sensibilité le personnage d'une adolescente en quête d'amour et de liberté. La réalisation de Pialat est également saluée pour son authenticité et son regard sans concession sur les relations familiales défaillantes et les névroses qui les accompagnent. D'autres, en revanche, trouvent le film déroutant, voire désagréable à regarder, en raison de ses ellipses temporelles, de ses dialogues parfois crus et de sa représentation de la famille comme un lieu de violence et de décomposition. Le scénario est jugé implacable et désespéré, avec des thèmes tels que la difficulté d'aimer, la liberté sexuelle et l'hypocrisie sociale. Malgré ces divisions, la plupart des critiques s'accordent sur le talent de Sandrine Bonnaire et la justesse de certaines scènes, en particulier la séquence finale, qui est souvent citée comme un moment fort du film. Dans l'ensemble, "A nos amours" est un film complexe et provocateur qui, quel que soit l'avis qu'on porte sur lui, ne laisse pas indifférent.

À nos amours

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