Le film "Michael" de Markus Schleinzer est une plongée réaliste et glaciale au cœur de l'horreur, qui relate l'histoire d'un homme ordinaire, employé de bureau, qui séquestre et abuse d'un enfant de 10 ans dans sa cave. Le réalisateur choisit de ne pas montrer explicitement les sévices, mais de suggérer l'horreur à travers les silences, les plans fixes et la vie quotidienne de l'homme, qui apparaît comme un être banal, mais qui cache un secret atroce. Le film est dénué de jugement et de sentimentalisme, laissant le spectateur face à son propre malaise et à sa propre réaction. La mise en scène est sobre et clinique, avec une attention particulière portée à la description du quotidien du personnage, qui rend l'horreur encore plus insupportable. Le film est dérangeant et inconfortable, mais il ne cherche pas à choquer ou à sensibiliser de manière émotionnelle, préférant laisser le spectateur réfléchir sur la banalité du mal et sur la complexité des rapports humains. La performance de Michael Fuith dans le rôle du pédophile est impressionnante et contribue à rendre le film encore plus troublant. En fin de compte, "Michael" est un film qui laisse une marque indélébile et qui oblige à réfléchir sur les thèmes de la pédophilie, de la violence et de la banalité du mal.
