Un si doux visage, réalisé par Otto Preminger, est un drame aux allures de film noir qui présente une élégante réalisation de caractères intelligemment conçus, avec Robert Mitchum et Jean Simmons prêtant leur charisme pour développer une romance qui tourne au cruel fait divers. Le film joue habilement sur les ressorts psychologiques des protagonistes, notamment la funeste passion de l'héroïne qui s'oppose à la raisonnable lucidité de la femme délaissée, pour créer une intrigue captivante qui mène au dénouement. Les acteurs sont excellents dans leurs rôles, avec Mitchum imposant sa classe et son charisme, tandis que Simmons joue à merveille le rôle d'une jeune femme complexe et ambiguë, avec un visage d'ange cachant une personnalité sombre et vicieuse. La mise en scène de Preminger est sobre, évitant tout excès, et met en valeur les personnages avec une belle photographie en noir et blanc, créant une atmosphère troublante et tragique. Le film est un classique du genre, avec une fin surprenante et inattendue, et constitue une réussite de la part de Preminger, qui bénéficie d'un scénario habile et amoral, orchestré avec brio de bout en bout. Le film noir présente une histoire d'amour qui tourne au vinaigre, avec une intrigue interresante mais un peu prévisible, et met en scène une séduction machiavélique entre les deux acteurs principaux. La réalisation est subtile, avec des images soignées et esthétiques, et des décors typiques du genre, ce qui fait d'Un si doux visage un film à voir et à revoir.