Les Tricheurs, réalisé par Marcel Carné, offre un portrait cynique et grave de la jeunesse parisienne existentialiste de la fin des années 50, une poignée de jeunes étudiants désinvoltes et égarés en rupture avec la société et leurs aînés. Le film suit leur quotidien, partagé entre les cafés du quartier bohème de Saint-Germain-des-Près, les boîtes de jazz et les beuveries nocturnes, où ils rejettent l'hypothèse de se conformer aux règles de l'amour et du travail. Les personnages, incarnés par des comédiens alors inconnus comme Jacques Charrier, Laurent Terzieff et Jean-Paul Belmondo, aspirent à jouir de leur liberté, quels que soient le prix et les conséquences. Le film, qui a été critiqué par la Nouvelle Vague, est désormais considéré comme un portrait précieux de la jeunesse dorée et rebelle des années 50, avec des thèmes qui sont toujours d'actualité aujourd'hui, tels que la recherche de repères et la révolte contre la société. Malgré certaines longueurs et une forme qui n'est pas toujours séduisante, le film reste un témoignage émouvant de la désillusion et de la tristesse de cette jeunesse, et son influence peut être vue comme un pont entre le cinéma classique et la Nouvelle Vague.
