"Dillinger est mort" de Marco Ferreri est un film atypique qui divise les opinions. Certains le considèrent comme un chef-d'œuvre, une critique acerbe de la société de consommation et une exploration de l'aliénation, tandis que d'autres le trouvent ennuyeux et dépourvu de scénario. Le film suit Glauco, un homme bourgeois qui, après une journée de travail dans une usine de masques à gaz, retourne chez lui et se laisse aller à une nuit d'insomnie, ponctuée de gestes quotidiens et de délires gestuels. La performance de Michel Piccoli est magistrale, alternant entre les gestes banals du quotidien et les saillies inquiétantes de son personnage. Le film est une expérience sensorielle intense, qui mêle avec magie des émotions paradoxales, mais son final est souvent considéré comme raté. Le réalisateur invoque les thèses de Herbert Marcuse sur "l'homme unidimensionnel" pour critiquer la société de consommation et l'asservissement de l'individu, ce qui situe le film dans un contexte de révolte et de nihilisme, caractéristique de l'époque de Mai 68. Malgré son côté aride et son manque de dialogues, "Dillinger est mort" est considéré par certains comme une œuvre majeure du cinéma, qui explore avec originalité les thèmes de l'aliénation, de la solitude et de la libération.