Maurice Pialat livre avec "L'Enfance nue" un premier long-métrage prometteur, malgré quelques défauts de montage et de rythme, qui explore avec justesse et authenticité le thème de l'enfance difficile. Le film, produit par Claude Berri et François Truffaut, offre une vision poignante et sans concession de la vie d'un enfant placé en famille d'accueil, qui se distingue du traitement plus poétique et mélancolique des "400 coups" de Truffaut. La caméra de Pialat observe avec une distance pudique mais sans cruauté les rapports conflictuels entre l'enfant et ses parents adoptifs, offrant une représentation réalistes et touchantes des émotions et des relations humaines. Le film, qui a obtenu le Prix Jean Vigo en 1969, est une réussite qui témoigne du talent de Pialat pour capter l'authenticité et la vérité des sentiments humains, et qui annonce déjà les thèmes et les préoccupations de son œuvre future. Avec ses acteurs non professionnels et sa mise en scène sobre, "L'Enfance nue" est un film cru et émouvant qui plonge le spectateur dans la vie d'un enfant turbulent et de ses gardiens, offrant une leçon de vie et une exploration sans complaisance du monde de l'enfance.