Les amoureux sont seuls au monde, réalisé par Henri Decoin en 1948, est un film qui captive par ses dialogues brillants et ses scènes émouvantes. L'histoire, portée par l'excellent Louis Jouvet et Renée Devillers, met en scène un couple marié dont la relation est mise à l'épreuve lorsqu'un homme marié rencontre une jeune pianiste interprétant ses œuvres. Les dialogues, dont certains rendent hommage à Henri Jeanson, sont souvent tendres et poignants, tandis que d'autres sont plus grinçants et désabusés. Le film, qui compte deux fins différentes, est une critique parfaite des journaux à scandale et une réflexion sur la cruauté latente des humains. Malgré quelques éléments scénaristiques laissés en suspens et une petite baisse de rythme, le film reste un chef-d'œuvre de la qualité française, avec une mise en scène soignée et une interprétation générale de haute volée, dominée par la prestation mémorable de Louis Jouvet. Le film évoque le marivaudage mussettien et sa dimension tragique, offrant un mélange de gravité et de solaire, de musique et de sentiments amoureux, qui fait de lui un film à la fois beau et romantique, mais également capable de déclencher des émotions profondes.