Les Lèvres Rouges, réalisé par Harry Kümel en 1971, est un film d'horreur érotique qui se distingue par son esthétique raffinée et son atmosphère envoûtante. Delphine Seyrig y incarne la comtesse Elizabeth Báthory avec une aura magnétique, oscillant entre noblesse glacée et prédatrice sanguinaire. Le film s'aventure dans les méandres de l'horreur psychologique, flirtant avec l'esthétique du surréalisme et de l'expressionnisme, pour peindre une fresque où la décadence côtoie la beauté. Les décors, des Galeries Royales d'Ostende à l'hôtel Astoria de Bruxelles, contribuent à cette atmosphère éthérée, où chaque cadre semble échappé d'un rêve. Cependant, le film peine par moments à maintenir une cohérence narrative, laissant le spectateur dans une confusion qui frôle l'aliénation. Malgré ses imperfections, Les Lèvres Rouges demeure une œuvre complexe, un mélange audacieux de genres qui ne manquera pas de fasciner autant qu'il pourra dérouter, avec une performance de Delphine Seyrig qui, à elle seule, mérite le détour. La musique de François de Roubaix, la photographie soignée et les décors uniques ajoutent à la qualité de ce film culte, qui explore les thèmes de l'homosexualité, de la décadence et de la mort, avec une touche poétique et subtile. En fin de compte, Les Lèvres Rouges est un film à la fois beau et froid, qui peut sembler lent à certains, mais dont l'atmosphère mystérieuse et la beauté visuelle en font une expérience visuelle hors norme.