Le film "Les Bienheureux" de Sofia Djama nous plonge dans la complexité de la société algérienne, quelques années après la fin de la guerre civile. L'histoire se déroule en 2008 et suit deux générations : celle des parents, qui ont vécu la révolution de 1988 et sont désormais déçus et désabusés, et celle de leurs enfants, qui tentent de trouver leur place dans un pays en plein chaos. Le film met en scène un couple, Amal et Samir, qui fêtent leurs vingt ans de mariage, mais dont l'enthousiasme a été émoussé par les événements dramatiques qu'ils ont vécus. Leur fils, Fahim, et ses amis, Reda et Feriel, errent dans l'ennui et tentent de trouver un sens à leur vie, dans un contexte où le conservatisme religieux et la répression sont omniprésents. Le film pose des questions essentielles sur la capacité à vivre dans un pays qui ne semble pas capable de croire en son avenir, et sur la nécessité de trouver un équilibre entre les aspirations individuelles et les contraintes sociales. Avec une écriture fine et une mise en scène impressionnante, Sofia Djama nous offre un portrait poignant de la société algérienne, où les personnages, interprétés par des acteurs remarquables, tentent de trouver leur voie dans un contexte difficile. Le film est à la fois une plongée dans la réalité algérienne et une réflexion universelle sur la condition humaine, l'amour et la résilience.