"La porte du diable" d'Anthony Mann est un western sombre et pessimiste qui dénonce le sort réservé aux Indiens d'Amérique, à travers le destin tragique d'un sergent d'origine indienne luttant pour la défense de ses terres. Le film présente une vision nuancée de la situation, sans manichéisme, avec des personnages complexes et multidimensionnels, notamment l'avocat cynique et manipulateur, ainsi que l'avocate qui tente de défendre les droits des Indiens. La réalisation est précise, avec une mise en scène et un cadrage qui créent une atmosphère pesante et oppressante, renforcée par le noir et blanc. Le film est considéré comme l'un des premiers westerns à aborder l'injustice infligée aux Indiens, et il est notable pour sa tentative d'intersectionnalité cinématographique, en abordant à la fois les problématiques racistes et sexistes. Malgré quelques critiques sur le maquillage de Robert Taylor et la crédibilité de certains personnages, le film est globalement apprécié pour son thème courageux, son humanisme et sa réalisation soignée, qui en font un western majeur de la filmographie d'Anthony Mann.