Le film "Notre-Dame du Nil" retrace la vie de jeunes filles rwandaises dans un pensionnat catholique en 1973, vingt ans avant le génocide qui a ravagé le pays. Malgré une beauté visuelle indéniable, avec des images poétiques et une lumière admirable, le film est parfois lent et manque de profondeur dans ses portraits de personnages. Les actrices, pour la plupart non professionnelles, ont des interprétations inégales, ce qui rend difficile l'identification avec les personnages. Le scénario, adapté du roman de Scholastique Mukasonga, Prix Renaudot 2012, est parfois confus et ne permet pas de développer une réelle empathie envers les personnages. Cependant, le film est une œuvre importante qui rappelle les racines du génocide rwandais et la violence qui a précédé les événements de 1994. La réalisation d'Atiq Rahimi, connu pour ses romans et ses adaptations cinématographiques, est ici un peu décevante, mais le film demeure un documentaire intéressant sur le Rwanda et un rappel historique poignant. Les thèmes de la violence, de la haine et de la discrimination sont abordés de manière habile, même si le film ne parvient pas toujours à les exploiter de manière convaincante. En fin de compte, "Notre-Dame du Nil" est un film qui vaut la peine d'être vu pour son importance historique et son esthétisme, mais qui pourrait avoir bénéficié d'une approche plus nuancée et plus profonde.