Le film "Made in Bangladesh" est un récit poignant qui dénonce l'exploitation des ouvrières du textile au Bangladesh, pays où la main d'œuvre est bon marché et où les conditions de travail sont déplorables. La réalisatrice Rubaiyat Hossain, diplômée en étude de genres, a enquêté pendant deux ans pour croiser la route de ces travailleuses et a pu se rendre compte que ces femmes étaient plus révoltées et dans l'action que l'image de victimes que la société bengalie lui renvoyait. Le film suit le parcours de Shimu, une jeune ouvrière de 23 ans qui décide de créer un syndicat pour défendre les droits des travailleuses, mais qui se heurte à de nombreuses difficultés, notamment à la réticence de son mari, à l'inertie de l'administration et à la direction de l'entreprise qui tente de bâillonner toute contestation sociale. Malgré une fin abrupte, le film est une représentation très bien interprétée, instructive et intéressante de la condition féminine au Bangladesh, où les femmes sont considérées comme des objets et où le code de travail est un mot inconnu. Le film est un document remarquable sur les dépossédés de la mondialisation et montre comment le combat social peut permettre l'épanouissement personnel et changer la société, même si le chemin est long et difficile.