Ce film offre une plongée émouvante dans le monde d'un shtetl ukrainien à la veille de l'invasion nazie en 1941, présentant avec authenticité la vie quotidienne, les traditions et les contradictions de cette communauté juive. La réalisation en un seul plan-séquence, renforcée par une bande originale éblouissante, capte l'essence de la vie dans ce village, où les personnages naviguent entre la stricte observance des traditions et le désir d'émancipation, tout en étant inconscients de l'horreur qui les attend. Les dialogues en yiddish, les décors réalistes et les références bibliques et historiques ajoutent à la profondeur et à la poésie du film, offrant une réflexion intelligente sur les engagements et les passions humaines face à la menace de la Shoah. Le film, tourné en noir et blanc, sauf pour les flashbacks, évoque une étrange et triste beauté, et constitue une expérience cinématographique immersive qui remplit les cases du cinématographiquement parfait. Avec son geste cinématographique fort et son histoire d'amour, le film est une réussite qui dépeint le yiddishland tel qu'il existait à la veille de la catastrophe, avec ses religieux, ses sionistes et ses communistes, offrant ainsi un témoignage poignant de la vie dans les shtetls avant la Shoah par balles.