Ce film, réalisé par Aldo Lado, se présente comme un thriller esthétisant en terre communiste, s'écartant résolument des canons du genre giallo pour épouser une fibre paranoïaque propice au contexte du Rideau de Fer. Avec une atmosphère oppressante et kafkaïenne, renforcée par le quartier de Mala Strana à Prague, le film bénéficie d'une photographie soignée et d'une bande-son signée Ennio Morricone. Les acteurs, notamment Jean Sorel et Ingrid Thulin, offrent des interprétations convaincantes. Le scénario, bien que quelque peu atypique, explore des thèmes politiques et totalitaires, ce qui le distingue des gialli traditionnels. Malgré quelques imperfections, notamment un manque de rythme et une fin convenue, le film demeure une belle surprise, bien au-dessus des prétentions ordinaires du genre, et devrait ravir les amateurs éclairés. La participation de Lado à la réalisation de ce film, qui se démarque par son originalité et son atmosphère étrange, fait de "Je suis vivant" un film intéressant à découvrir, même si son potentiel n'est pas toujours pleinement exploité.