Le film "Sweet Sweetback's Baadasssss Song" de Melvin Van Peebles est une œuvre culte et controversée de la blaxploitation, un sous-genre cinématographique émergent dans les années 70, caractérisé par des thèmes afro-américains et une esthétique expérimentale. Ce film, tourné avec un faible budget et une approche guérilla, raconte l'histoire d'un jeune noir qui, après avoir assisté à l'agression d'un militant noir par la police, se défend et devient l'ennemi public n°1. La mise en scène de Van Peebles, qui cumule les casquettes de réalisateur, scénariste, producteur, acteur principal et compositeur, est marquée par une technique psychédélique incluant des zooms, des surimpressions, des coupes sèches et des arrêts sur image. Le film est une dénonciation virulente du racisme et de la violence policière, et son esthétique expérimentale, associée à une bande son funk et free jazz, contribue à créer une atmosphère tendue et percutante. Malgré certaines limitations techniques et narratives, "Sweet Sweetback's Baadasssss Song" est considéré comme un chef-d'œuvre de la blaxploitation et un film important dans l'histoire du cinéma américain, ayant révolutionné la représentation des Noirs au cinéma et inspiré de nombreux réalisateurs afro-américains.