Le film "A double tour" de Claude Chabrol est une critique acerbe de la bourgeoisie provinciale française, dont les mœurs et les comportements sont étudiés avec ironie et audace. L'histoire se déroule dans une maison bourgeoise où le père de famille, Henri Marcoux, vit une passion adultère avec une jeune voisine, Léda, tandis que sa femme, Thérèse, tente de sauver les apparences. Le film est une peinture de mœurs au vitriol, qui stigmatise les frustrations du bourgeois et les choix plus ou moins légitimes que chacun fait pour échapper aux obligations de son milieu. La mise en scène est de grande qualité, avec des plans étudiés et cohérents avec l'intrigue, et la photographie est remarquable. Cependant, le scénario est parfois faible et la transition entre la comédie de mœurs et le film policier est mal gérée, ce qui fait perdre au film une partie de sa cohérence et de son intérêt. Les acteurs, notamment Jean-Paul Belmondo, sont convaincants, mais le film dans son ensemble est inégal et parfois désagréable à regarder en raison de sa lenteur et de sa musique lourdingue. Malgré ces défauts, "A double tour" reste un film intéressant pour les amateurs de la Nouvelle Vague et de la critique sociale, car il contient en germe les thèmes et les éléments qui feront les futurs films de Chabrol.