Miroirs N°3, le film de Christian Petzold, est une œuvre intimiste qui explore les zones grises du deuil et de l'illusion. L'histoire suit Laura, une jeune femme qui échappe à la mort dans un accident de voiture et est recueillie par Betty, une femme endeuillée qui l'accueille comme une fille adoptive. Au fil du temps, une relation ambivalente se tisse entre elles, mêlant maternité protectrice et magnétisme malsain. Le film se déroule dans une atmosphère feutrée, avec une lumière jolie et des plans de promenades à vélo qui créent une sensation de calme, mais aussi de tension latente. Les actrices, en particulier Paula Beer et Barbara Auer, sont exceptionnelles et leurs regards parlent plus que les dialogues. Le réalisateur parvient à instiller une dose de mystère et d'inquiétude, ce qui rend le film à la fois un drame et un conte naturaliste humain, avec des notes de fantastique. Même si certains spectateurs pourraient trouver le scénario un peu léger ou l'histoire prévisible, le film est globalement considéré comme un exercice brillant de mise en scène sobre, qui ose affronter la nature et les personnages qui s'y meuvent. La révélation finale explique le pourquoi de l'histoire, mais certains pourraient trouver que le film est un peu trop lent ou que l'histoire est un peu trop simple. Néanmoins, la qualité de la réalisation, des actrices et de la photographie font de Miroirs N°3 un film qui laisse une impression durable et qui invite à la réflexion sur le pouvoir cathartique de la musique et la résilience face aux aléas de la vie.